Bloqué ? Art, grève et créativité.

Aujourd’hui, c’est la grève. Je le sais parce que certains enfants sont dans les ateliers de leurs parents.

L’année dernière, mes amis artistes avaient mis un panneau jaune ART EN GRÈVE sur leurs réseaux sociaux. Bon, ça ne fait pas tellement peur, des artistes qui se mettent grève.  Même l’état ne daigne pas toujours nous payer quand on travaille pour lui ( pour une exposition, par exemple ). Alors les grèves des artistes, je ne suis pas sûre que ça fasse trembler les ministères. #nonessentiels

Pourtant, les artistes auraient beaucoup à apprendre à la société, et même aux grévistes. Car l’artiste a un système interne programmé pour faire grève quand ses minimas éthiques et vitaux ne sont pas respectés.

Enquête interne au pays des blocages de l’artiste… ( générique « Des racines et des ailes » )

Chez l’artiste, le manque de créativité se manifeste suite à différents évènements internes ou externes :

• La perte de sens ;
• La perte d’identité ;
• Le manque de revenus,  permettant de subvenir à ses besoins vitaux ;
• Le manque de reconnaissance, de ses paires, de la société, de ses proches ;
• Le manque de moyens de création, lieu de création, de matériel ;
• L’instabilité économique, émotionnelle ;
• La profusion d’idées reçues sur les artistes, leur mode de fonctionnement, prétendument à part ;
• La profusion d’idées ;
• La profusion de petits problèmes ;
• L’imminence d’une exposition personnelle ;
• L’absence d’imminence d’une exposition … 🙃

Tous ces facteurs peuvent conduire un artiste à une période de doutes (trop de pensées, de va-et-vient, de paramètres ingérables, trop d’incertitudes ) qui le mènent à …. une panne de créativité. Une grève interne.

Trop d’idées, tellement d’idées que ça crée un embouteillage.

La main n’arrive pas à suivre le rythme.

Ça bouche les artères de la créativité.

A l’inverse, si on s’arrête un peu pour éviter d’imploser, il se passe quelque chose de comparable à une grève des trains : pendant que vous êtes arrêté.e, pour cause de conditions de vie inacceptables, le train des idées continue à affluer. Comme les voyageurs dans le monde réel. Surtout ceux qui n’ont d’autres choix que de se pointer à la gare alors que c’est la grève. Ils espèrent réussir à rentrer dans le train qui va partir. D’autres voyageurs sortent du train. Personne ne se parle ;  tout le monde est énervé, même pas content d’être arrivé.

Une personne bloquée, c’est un système en grève. Les idées affluent toujours, mais la main, le mental et le corps sont incapables de les rattraper au vol. C’est très frustrant.

Si vous avez déjà pris le train un jour de grève, vous savez ce que ressent un artiste en panne de créativité.

Bien sur,  la créativité se muscle et se travaille au quotidien.

Ce que je vous propose, c’est de profiter de la grève pour revenir à vos fondamentaux. Le système global vous bloque? C’est plutôt une bonne nouvelle. Profitez-en pour ralentir, traiter un projet après l’autre,  vous inspirer et écouter d’autres parler d’art.

Tranquille.

Allez, on y va!